Santé reproductive : La légalisation de l’avortement médical relancé


Le débat sur l’avortement reprend. Après le refus de l’Assemblée nationale sur l’avortement sécurisé dans la loi sur le planning familial, une nouvelle loi pourrait être élaborée et proposée. En 2017, les députés ont refusé, catégoriquement, l’interruption volontaire de grossesse par les agents de santé à Mada-gascar. Le débat a continué, hier à l’université d’Ankatso. D’après Mireille Rabenoro, membre de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), cela n’a pas changé la réalité des femmes malgaches. « Cette loi n’a pas pu empêcher les jeunes filles et femmes à avorter et ce, clandestinement. Soixante quinze mille femmes avortent chaque année à Madagascar dont six cents meurent à cause de complications ou d’hémorragie intense, selon le ministère de la Santé publique. Elles avortent clandestinement et souvent, ce n’est qu’après complications que leurs familles les amènent à l’hôpital. Mais c’est encore un chiffre léger car ce n’est pas vraiment la réalité, surtout dans les brousses », explique-t-elle. Elle souligne que la loi est élaborée pour mettre à l’aise la population. Des exemples ont été énoncés. « Dans les pays en voie de développement surtout en Afrique, qui n’appliquent pas encore la loi sur l’interruption volontaire thérapeutique, le taux de mortalité des femmes qui avortent clandestinement est en hausse. Mais il a été constaté que dans les pays qui optent pour cette loi acceptant l’IVG sécurisé, le taux ayant recours à l’avortement s’amenuise. Dans les brousses, les femmes consultent des matrones qui exécutent l’avortement dans des conditions d’hygiène insalubres. L’Organisation mondiale de la Santé a déjà indiqué une meilleure façon de procéder à l’avortement. Pour les médecins qui sont sous serment, ils ne peuvent pas refuser les femmes en complication arrivant dans les hôpitaux», ajoute-t-elle. Des idées confondues Mireille Rabenoro a convaincu son assistance. Certains jeunes sont restés sur leur idée. « L’avortement signifie tuer une personne pour nous. C’est vrai que peut-être que la grossesse n’a pas été voulue mais je suis toujours d’ accord que l’avortement est condamnable », souligne Lovaniaina Sarobidy Ratsimbazafy, étudiant en communication à Ankatso. Il en est de même pour le député Jean Brunel Razafintsiandraofa, député d’Ikongo. « Avorter n’est pas conforme à la morale. Je ne suis pas non plus d’accord sur le fait de réduire le nombre des Malgache et d’utiliser des contraceptifs. », explique-t-il.  
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