CUA - Ravalomanana nommé conseiller spécial


L'ancien chef d'État aurait été nommé conseiller spécial de la maire d'Antana­narivo. Il aura officiellement, voix au chapitre dans les affaires de la capitale. C'est officiel, ou presque. Marc Ravalomanana, ancien président de la Républi­que, intègre le cabinet de Lalao Ravalomanana, maire de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), et ancienne première dame de Madagascar. La décision, selon les indiscrétions, aurait été actée cette semaine. L'ex locataire d'Iavoloha, sauf atermoiement dans la signature de l'acte de nomination, portera, désormais, le titre de conseiller spécial de la première magistrate de la capitale. « L'on vient juste de me contacter pour me communiquer que Marc Ravalomanana est nommé conseiller spécial de Lalao Ravalomanana », a indiqué une source avisée, lors d'une conversation téléphonique, hier. Contacté pour confirmation de l'information, Jean Gabriel Harrison, premier adjoint au maire déclare : « J'ai, effectivement, lu, cette semaine, le nom de Marc Ravaloma­nana, dans la liste des personnes qui seront nouvel­lement nommées conseillers spéciaux de madame le maire. Je ne sais, cependant, pas si l'acte de nomination a déjà été signé ou pas ». « Cette décision est motivée par son expérience. Il ne faut pas oublier qu'il reste un ancien chef d'Etat et ancien maire d'Antananarivo par dessus le marché. Le problème chez nous à Madagascar c'est que les ex-Présidents sont tenus à l'écart des affaires publiques alors qu'ils ont beaucoup à apporter », soutient Jean Gabriel Harrison. La source informée confirme, toutefois, que la nomination serait déjà actée. Éthique Cette nomination de l'ancien exilé d'Afrique du Sud au sein du cabinet de son épouse, pourrait, cependant, être un pied de nez à ceux qui pestent contre sa forte implication, voire une « ingérence », selon certains, dans les affaires de la CUA. Le dernière en date est l'affaire du terrain d'Andohata­pe­naka, ayant conduit à un litige entre l'administration de la capitale et l'État central. Un sujet qui a, en partie, décidé le parti « Tiako i Madagasi­kara », présidé par Marc Ravalo­manana, de couper court à toute collaboration « politique », avec le pouvoir. L'image du résident de Faravohitra à la tête des représentants de l'Exécutif et policiers communaux et leur donnant des directives pour déloger les camions de remblais travaillant sur le terrain d'Andohatapenaka, dont-il revendique les droits au nom du groupe Tiko, il y a quelques semaines, a attiré l'attention. Certains conseillers communaux « accusent », également, l'ancien chef d'État d'avoir poussé ses partisans, largement majoritaires au sein du conseil communal, d'avoir inscrit à l'ordre du jour des délibérations l'offre du géant agroalimentaire de céder l'usage du terrain en litige, pour en faire une fourrière communale. Une délibération qui, pour les conseillers communaux non membres du parti TIM, aurait été prise dans l'optique de court-circuiter l'intention de l'État central de construire une nouvelle gare routière sur le terrain d'Ando­ha­tapenaka. Avec ce nouveau titre de conseiller spécial de la maire d'Anta­nanarivo, Marc Ravaloma­nana pourra, désormais, s'impliquer dans les affaires de la ville des mille sans risquer d'être imputé d'« ingérence ». Lalatiana Ravolomanana, conseillère municipale, déplore cette nomination qu'elle qualifie de « népotisme». Lors d'une conversation téléphonique, celle qui fut surnommée la dame de fer soutient : « Certes, aucune loi n'interdit une telle décision, mais selon moi, l'exercice du pouvoir doit se faire avec une certaine éthique. Les affaires publiques ne doivent pas, non plus, être réduites à un amalgame d'intérêt familial, politique ou industriel ». Sursis à exécution débouté Lalatiana Ravololomanana attaque devant le tribunal administratif la délibération du conseil municipal au sujet du terrain d'Andohatapenaka. Une requête en sursis à exécution de la délibération et une autre en annulation a été faite. Pour cause de non respect du délai de recours de 48 heures après que la décision soit prise, la demande de sursis à exécution a été déboutée par le tribunal administratif à l'issue d'une audience, hier, à Anosy. La procédure judiciaire est, toujours, en cours pour la demande d'annulation. « Mon recours a accusé un retard car, je n'ai pas pu avoir une copie de l'acte délibération au secrétariat de la commune. Il a fallu que je m'adresse à la préfecture pour en avoir une. Mais ce n'est pas grave car, les débats de fond se feront lors du jugement en annulation », déclare la conseillère municipale. Cette dernière soutient, par ailleurs, que « bonne gouvernance et transparence n'existe pas à la CUA. Pareillement pour le respect de la séparation des pouvoirs. C'est pour cela que j'ai décidé d'engager ce recours ». Au tribunal, hier, le conseil municipal a été représenté par l'Exécutif de la capitale, « sans procuration », soutient-elle. Garry Fabrice Ranaivoson
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