Médecine traditionnelle - Des tradipraticiens en prison


Des tradipraticiens ont été poursuivis pour escroquerie. Au moins sept ont été incarcérés pour 15 ans. Profiteurs. Une femme, atteinte d'une insuffisance rénale, est entre la vie et la mort dans un grand hôpital d'Antananarivo. Sa famille confie son dernier espoir aux médecins, après avoir dilapidé des millions d'ariary chez un tradipraticien à Ivato. «Nous avons dépensé au moins 5 millions d'ariary en un mois et demi de traitement chez ce guérisseur. L'état de santé de ma tante ne s'est pas amélioré. Il nous a envoyés dans un hôpital, quand elle a perdu connaissance », témoigne Christine, nièce de la victime. Cette famille pourrait porter plainte contre ce profiteur. Au moins sept tradipraticiens ont déjà écopé des peines d'emprisonnement, depuis l'an 2002, suite aux doléances de leurs victimes, selon Josephin Rasamivelona Andriandrainarivo, président de l'association nationale des tradipraticiens de Madagascar (ANTM). L'un d'eux, ayant un local à Antsalovana 67 Ha, aurait soutiré 80 millions d'ariary à son patient, en 2014. « Beaucoup de personnes portent plainte contre des charlatans pour de divers motifs, notamment, pour escroquerie », explique-t-il. C'était à Tsaralalàna, hier, dans le cadre de la célébration de la Journée africaine de la Médecine traditionnelle. Non reconnus La médecine traditionnelle a, toutefois, sa place dans la branche de la thérapie. Le ministère de la Santé publique l'a reconnue depuis 2007. L'organisation mondiale de la Santé (OMS) tente de réglementer cette discipline. Toutefois, beaucoup de médecins, notamment, les spécialistes, refusent de reconnaître son efficacité. « Nous recevons souvent des complications de ces tradipraticiens », affirme un spécialiste en ortho-traumatologie. Il reste, par ailleurs, difficile de séparer le bon grain de l'ivraie. Beaucoup se vantent d'avoir le don de guérisseur. Faute de promotion de règles qui régissent cette discipline, on est tenté de se fier aux préjugés de la communauté et de ceux qui témoignent d'y avoir trouvé guérison. Et la mise en place de l'ANTM n'a pas empêché les profiteurs et les incompétents d'exécuter ce métier délicat. Nicole Mahavany, directeur des Pharmacies, du Laboratoire et de la Médecine Traditionnelle (DPLMT) au sein du ministère de la Santé publique, recommande à tout un chacun de se méfier de ceux qui font des publicités. « Le ministère interdit les publicités dans l'exercice du métier, autant pour les médecins que pour les tradipraticiens », annonce-t-elle. Les professionnels du métier font appel à l'État pour intervenir. Miangaly Ralitera
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