Trafic de drogue - Madagascar, une plaque tournante en devenir


La Douane malgache utilisera du matériel de détection de traces d’explosifs et de stupéfiants au cours des trois mois à venir, un « prêt » accordé par le fabriquant Smiths Detection par l’intermédiaire de l’entreprise Teknet. Si les quantités de drogue saisies jusqu’ici dans le pays peuvent sembler importantes, notamment ces derniers mois, cela n’est encore rien par rapport à d’autres pays en Afrique. Avec un kilogramme d’héroïne saisi en 2017 selon un rapport daté de 2018 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants des Nations unies, Madagascar est encore loin des 112 kg d’héroïne saisis au Kenya. Idem pour la quantité de cocaïne saisie. À l’occasion de la remise des détecteurs, le directeur général de Teknet, Johanne Raharinosy, a attiré l’attention sur la prolifération actuelle du trafic de drogues à Madagascar. Pour elle, l’île est une plaque tournante du trafic dans la région. Dans son allocution, elle a pris le temps de citer quelques exemples de saisies qui ont fait les choux gras de la presse. Pour Johanne Raharinosy, la Grande île est un passage privilégié des trafiquants parce qu’elle n’est pas encore répertoriée parmi les pays à risque. Numéro vert Le directeur général des Douanes, Ernest Zafivanona Lainkana, d’ajouter que les pays partenaires commencent à être attentifs à la situation du trafic de drogue actuel à Madagascar. « Nous ne sommes pas encore arrivés à un niveau de risque pour être répertoriés, parce qu’on en est encore qu’au commencement. Si on continue sur cette voie, on sera répertorié. On ne va pas attendre cela pour réagir », a-t-il souligné. C’est dans cette optique qu’une convention a été signée entre Teknet et la Douane pour le prêt d’une durée de trois mois de deux détecteurs, un Ionscan 500DT et un Ionscan 600. Dotés d’une grande sensibilité, ces appareils peuvent détecter simultanément des traces d’explosifs et de stupéfiants même sur les vêtements à partir d’échantillon prélevé. Le directeur général du fabriquant Smiths Detection pour l’Afrique Jacques Bernardi a appelé les Douanes à « user et abuser » de ces machines durant cette période. En marge de la cérémonie, il a indiqué que l’idée est, avant tout, de faire connaitre ces appareils. Il n’est donc pas à écarter que le gouvernement se dote de ces appareils une fois la période de prêt terminée. Si Ernest Zafivanona Lainkana a tenu à souligner la « perspicacité » des agents de la Douane jusqu’ici, il a déclaré que le gouvernement va faire en sorte de doter tous les aéroports internationaux du pays de matériel de détection. Ajoutant que la lutte contre les trafics est l’affaire de tous, il a annoncé la mise à disposition bientôt d’un numéro vert pour que les citoyens puissent renseigner la Douane.
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