Santé publique - Douze microbes résistent aux antibiotiques


La résistance des microbes aux antibiotiques est un sérieux problème à Madagascar. Un atelier se tient à Tsimbazaza pour élaborer un Plan d’action national. L’heure est grave. Douze microbes ne peuvent plus être traités par des antibiotiques, selon le rapport du ministère de la Santé publique. « Ce sont l’automédication et la vente illicite des médicaments qui favorisent cette résistance des microbes aux antibiotiques », explique le Dr RadoAndria­nasolo, point focal de la résistance des microbes aux antibiotiques auprès du ministère de la Santé publique. C’était à l’Académie Malagasy à Tsimbazaza, hier, lors du lancement officiel de l’atelier national d’informations, de sensibilisation et d’élaboration du plan d’action national de lutte contre ce fléau. Organisé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’atelier dure trois jours. Dans le monde, ce problème de santé tue déjà quelque sept cent mille personnes par an et engendre une dépense colossale. Aucune statistique n’est disponible pour évaluer la situation à Madagascar, mais des médecins affirment qu’il expose plusieurs vies en danger. «Il y a certainement des personnes qui en meurent chez nous, car il n’y a aucune solution lorsque nous faisons face à des microbes très résistants. Le plus dangereux, c’est que les bacilles qui sont déjà multi résistants, peuvent se transmettre à d’autres personnes. Et la situation s’aggrave», explique le Dr Eric Andrianasolo, président de l’Ordre des médecins, qui a tiré la sonnette d’alarme, à plusieurs reprises, sur cette automédication et cette vente illicite de médicaments. Recommandations Apparemment, aucune autorité n’arrive à les stopper. Récemment, une mère de famille a donné du sirop à son fils âgé d’un an, victime de la grippe, sans avoir demandé la dose nécessaire à un médecin. « J’arrête lorsqu’il commence à aller mieux, au bout de deux ou trois jours », lance-t-elle. Une telle décision s’avère, pourtant, très risquée. « Il y a des doses à respecter dans la consommation des médicaments. On ne doit pas arrêter d’en prendre car on se sent mieux. Il faut continuer jusqu’au bout de la prescription des médecins. En ne consommant pas les doses indiquées, les antibiotiques finissent par ne plus avoir d’effet sur nous», recommande formellement un médecin. L’utilisation des antibiotiques dans l’élevage pour engraisser les animaux peut aussi être facteur de cette résistance, selon des médecins. « Les microbes dans l’animal résistent aux antibiotiques, et lorsque l’homme consomme sa viande, les microbes se transmettent à lui », soutient le Dr RadoAndrianasolo. Cet atelier regroupe diverses entités ministérielles, à savoir le ministère de la Santé publique, le ministère auprès de la Présidence chargé de l’Agriculture et de l’Elevage, le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques, mais aussi, les partenaires techniques et financiers.  
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