Loi de finances - Le budget de l’État revu à la baisse


La Loi de Finances Rectificative (LFR 2022) a été votée au niveau de la Chambre Basse le jeudi 23 Juin 2022 dernier et entérinée par la Chambre Haute ce mercredi 29 juin 2022. Les recettes de l’État ont été amputées de 370,4 milliards ariary pour les six prochains mois. L’état a donc décidé de réduire la voilure dans la mesure où la situation actuelle, marquée notamment par les chocs exogènes causés par la crise sanitaire et les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, réduit la visibilité en matière de perspectives économiques. Selon le ministère de l’économie et des Finances (MEF), quelques modifications essentielles ont été insérées dans cette loi rectificative, du fait des dégâts des cinq cyclones qui ont frappé les parties Est et Sud-Est de la Grande île en début d’année ainsi que de l’inflation généralisée pour cause de fortes tensions géopolitiques. En effet, Madagascar n’a pas été épargné économiquement par le renversement de conjoncture, comme tout le reste du monde. Le taux de croissance économique est de ce fait revu à la baisse, l’inflation qui était prévue à 6,4% dans la Loi de Finances Initiale est révisée à 9,2% pour la LFR. Le taux de pression fiscal est à 11,6% et le déficit budgétaire à -6,2%. La Douane prévoit, en revanche, une hausse de recettes à hauteur de 345,2 milliards ariary. Divers secteurs soutenus Les dépenses en « solde » seront également revues à la baisse suite à la décision de réduire le nombre de recrutement d’agents de l’état pour ce second semestre, ce qui engendra une économie de 23,2 milliards ariary et profitera à l’appui au secteur privé. Le MEF a tenu en outre à souligner que des changements majeurs ont été apportés à l’instar de la gestion du personnel des universités don t les salaires du Personnel Administratif et Technique (PAT) seront insérés dans le Budget Général de l’état. Concernant les mesures pour atténuer les effets de la crise, le gouvernement a inséré dans la LFR l’augmentation de salaire du secteur privé, ainsi que la décision de procéder au plafonnement de prix des Produits de Première Nécessité (PPN). Par ailleurs, une partie du budget alloué à la réhabilitation des RN13 et 12A a aussi été inscrite dans cette loi. Au plan économique, le MEF indique que les projets liés au développement des infrastructures agricoles et des industries alimentaires, l’exportation de graphite et autres produits miniers, la promotion de la filière textile, la modification du droit d’enregistrement de visas touristiques pour la relance de la filière tourisme sont aussi pris en compte dans la LFR. Le budget pour l’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien y est également inscrit. Pour rappel, la Ministre de l’économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a répondu aux traditionnelles questions des députés en début de soirée, ce mercredi, au CCI Ivato. Une occasion pour le membre du gouvernement d’insister sur l’importance de l’eau et de l’électricité pour le bon fonctionnement du pays, ce qui a justifié l’octroi d’une subvention de 120 milliards d’ariary à Jirama. Une somme qui, selon ses dires, ne représente pas le dixième des besoins de cette société d’Etat. Par ailleurs, elle a soutenu que les différentes subventions reçues des Partenaires Techniques et Financiers (PTFs) pour une transition vers les énergies renouvelables « sont déjà en cours ». Concernant la collaboration du gouvernement avec les collectivités, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a annoncé lors de son intervention que 2% du CIAD (Crédit d’Investissement destiné à l’Appui au Développement) sont destinés à son fonctionnement depuis cette année 2022 si auparavant ce taux était de 0,5%. Répondant aux questions sur la possibilité pour les gouverneurs de contracter des prêts auprès des PTF, elle a souligné que seul le ministre en charge des finances est habilité à le faire. Il est ressorti en outre des échanges avec les Parlementaires que seules soixante-seize entreprises con trac tan tes au Fonds Routier ont été déclarées conformes suite aux audits effectués par la Présidence de la République et payées. Le reste est considéré comme « inachevés, non conformes ou fictifs ».
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