Desserrer les taux


Peu convaincus et tout à fait insatisfaits. Voilà le résumé des réactions à froid des chefs d’entreprises qui ont rencontré au palais d’Iavoloha, le président de la République, Andry Rajoelina, et des membres à vocations économique et financière du gouvernement, conduits par Christian Ntsay. En fait, ils s’attendaient à des soutiens concrets mais non pas des pistes de réflexion à explorer sur les court, moyen et long termes. Avant de venir à ce face-à-face tant attendu, ces femmes et hommes d’affaires ont été conditionnés par ce qu’ils ont vu et entendu sur les chaînes de télévisions étrangères. Où des gouvernements ont mis la main à la poche, délié les cordons de leurs bourses, sorti et signé des chèques.Pour venir au chevet des activités économiques, tous secteurs confondus, étouffées par l’épidémie du coronavirus. En France, par exemple, l’État a prévu de décaisser des milliards d’euros afin de booster la relance. Sur tous les plans. Pour ne citer que la prise en charge jusqu’à 85% des salaires de ceux « envoyés » au chômage technique. Sur une durée déterminée. Le reste à supporter par les employeurs dans la mesure de leurs possibilités. Ce filet de sécurité bien tendu, n’a pas empêché les « départs volontaires », pour suppression de postes.Une formule plus humaine, moins dramatique, pour qualifier le licenciement pur et simple. De grosses firmes comme Renault et Sanofi ont eu recours à cette formule. Faisant un peu la comparaison, ces privilégiés de leurs sociétés avaient l’impression de rentrer bredouilles d’Iavoloha. Bloqués aux embouteillages à Ankadimbahoaka ou au By-Pass, ils ont eu le temps de mesurer le chemin à parcourir. Mais entre la France et Madagascar, c’est le jour et ... l’ennui. Les deux pays n’ont pas la même capacité de résilience face à ce cataclysme d’un autre genre. Les hôteliers et les restaurateurs français ou installés en France, à titre d’illustration, peuvent sauver une partie de leur saison touristique catastrophique, par les vacances à domicile en plein boom. Partir à l’étranger n’est pas encore indiqué par la menace toujours présente du coronavirus. Les épargnes familiales du confinement vont être réinvesties dans le label « consommer local ». Chez nous, même si tout serait permis, le pouvoir d’achat déjà fragile a été encore affaibli par la crise sanitaire. Aussi, les dépenses superflues, manger au restaurant ou aller voir ailleurs, sont à bannir. Sauf pour quelques ménages aux portefeuilles bien garnis, insensibles aux vicissitudes de la vie. Le tourisme national, enfin prospère, a été anéanti d’un seul coup par la contagion du mal. Il reste à souscrire à ces lignes de crédits disponibles pour les Petites et moyennes entreprises. 93 d’entre elles ont déjà mordu à l’hameçon. Car, des taux d’intérêt concessionnels avancés, tout est relatif. Le bonheur dans le… prêt? Pas si sûr…
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