JOURNÉE DE L’AFRIQUE - Plaidoyers en faveur de la ZLECAF


La célébration de la journée de l’Afrique, hier, à Anosy, a été sous le sceau de la Zone de libre-échange continentale africaine. Sa mise en place est inscrite dans l’agenda 2063 de l’Union africaine. Notre Afrique, notre avenir. Ce sont les mots d’ordre de la célébration de la journée de l’Afrique, cette année. Dans ce sens, les plaidoyers pour la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), ont été en toile de fond des festivités. La journée de l’Afrique célèbre l’anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le 25 mai 1963. Une organisation continentale dont feu Philibert Tsiranana, ancien président de la République, fut un des pères fondateurs. Celle qui deviendra, en juillet 2002, l’Union africaine (UA), souffle ainsi ses soixante bougies cette année. L’évé­nement a été marqué, hier, à la salle des conférences du ministère des Affaires étrangères, à Anosy. “Accélération de la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, ZLECAF”, est le thème de la journée de l’Afrique, cette année. Il a donné le ton des allocutions d’hier, à Anosy. Caabi El Yachroutu Mohamed, ambassadeur des Comores, pays qui assure la présidence tournante de l’UA, lance ainsi un appel “pour ceux qui hésitent encore à faire de cette ambition une réalité et à donner une chance à notre continent de connaître une croissance économique durable, de devenir l’un des plus grands marchés du monde (...)”. La mise en place de la ZLECAF est un des principaux objectifs de l’agenda 2063 de l’UA. “La ZLECAF englobe un Produit intérieur brut (PIB) global de 2.500 milliards de dollars et de 1,2 milliards de potentiels consommateurs, tout en bénéficiant des extraordinaires ressources naturelles dont regorge l’Afrique”, met en avant Jean Didier Missilou, chef du bureau de liaison par intérim de l’UA. Il souligne qu’elle cadre avec la ligne fondatrice de l’OUA qu’est le renforce­ment de l’unité et la solidarité africaine. Paix et stabilité Dans sa prise de parole, Yvette Sylla, ministre des Affaires étrangères, a affirmé l’attachement de Madagascar à l’Afrique. “Avec la volonté, le dynamisme, la détermination et l’ingéniosité de son peuple à développer son continent d’une manière durable, l’Afrique sera celle que nous voulons, (...)”, déclare la cheffe de la diplomatie malgache. La ministre rappelle que la Grande île est signataire des actes fondateurs de la ZLECAF, en 2018. Elle n’a, toutefois, pas encore ratifié l’accord pour l’intégrer. En réponse à Jean Didier Missilou, Yvette Sylla indique que le gouvernement s’attèle à des projets visant à garantir la compétitivité de Madagascar pour être à la mesure du marché africain. Elle cite en exemple le projet “One district, one factory” (ODOF). Lors d’un dialogue national sur les enjeux et défis de la ZLECAF, novembre, Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation, a indiqué que la ZLECAF offre des intérêts indéniables pour la Grande île. Lors du dialogue sur la ZLECAF, en novembre, deux conditions ont notamment été soulignées pour performer sur le marché continental. Le premier est la création d’un tissu industriel fort. Un point sur lequel le ministère de l’Industrialisation s’appli­que avec la mise en œuvre de l’ODOF. Le deuxième est la défense et la sauvegarde des filières stratégiques comme la vanille, le girofle, le letchi et le cacao. Sur le plan continental, le chef du bureau de liaison par intérim de l’UA a souligné l’importance de la paix, la sécurité et la stabilité politique pour l’essor économi­que de l’Afrique. L’une des questions que l’Afrique doit se poser, comment réussir l'opérationnalisation de la ZLECAF si nos pays sont secoués par des crises et ses corollaires des conséquences humaines et matérielles ?”, lance-t-il. Aussi, s’adressant à Madagascar, Jean Didier Missilou émet le souhait que l’île puisse “conclure une élection présidentielle apaisée, inclusive et consensuelle pour consolider les acquis démocratiques, la stabilité politique et la gouvernance démocratique”.
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