Roland Ranjatoelina - « Air Austral nous impose ses problèmes »


Sans fioritures. Aussi volubile comme à l’accoutumée. Avec son habituel franc-parler. Roland Ranjatoelina, ministre des Transports et de la météorologie, évoque le cas délicat d’Air Austral. Roland Ran­jatoelina, ministre des Transports et de la météorologie, n’y est pas allé de main morte. C’était hier au Novotel d’Alarobia, en marge de la présentation du Schéma directeur du transport, où il est revenu sur les différends des autorités avec Air Austral. Cette compagnie aérienne s’est retirée de la desserte La Réunion-Toamasina, faisant valoir « une annulation d’autorisation » venue des autorités malgaches. Roland Ranjatoelina a sa version des faits. « Je ne devrais pas en parler ici mais la situation est telle que je suis obligé d’outrepasser mes obligations de réserve. Il s’agit d’un malaise entre personnalités car auparavant nous n’avons pas eu de litiges avec Austral. Je n’ai jamais caché mon aversion sur le contenu du contrat de partenariat stratégique entre Air Madagascar et Air Austral. Les dirigeants actuels de cette dernière, à mon sens, ont un côté machiavélique, si je peux m’exprimer ainsi. Il leur manque la droiture et la sincérité. Air Austral affronte des difficultés sur le plan tarifaire, 1 500 euros pour un vol d’une heure quinze minute, et tente de nous faire supporter ses problèmes Des Malgaches de La Réunion ont manifesté contre ces prix astronomiques des billets d’avion. Même si cela risque de déboucher sur un incident diplomatique, je serai inflexible sur cette question d’honneur. Nous sommes souverains sur notre territoire. Nous leur offrons les droits de trafic, qu’est-ce qu’Air Austral nous propose en retour » s’interroge Roland Ranjatoe­lina. Au passage, il suggère à Air Austral de revoir les clauses de l’Accord appelé « La route 2A » conclu entre Madagascar et la France. « Il y a ce qu’on entend par gentleman agreement dans le milieu aéronautique, une attitude à respecter par les uns et les autres ». Des conditions à remplir Il se souvient encore, qu’en 1976 où il était directeur commercial d’Air Mada­gascar, celle-ci a accepté l’exploitation conjointe de son B747-200 avec Air France sur la ligne Antananarivo-Paris-Antananarivo. « Les fréquences des vols ont été partagées d’une manière égale. Comme les coûts et les recettes d’exploitation. Avant la distribution de gains ou de pertes. Pourquoi cette réciprocité fonctionne-t-elle avec Air France mais pas avec Air Austral » s’étonne-t-il. Avec les mêmes principes d’équité, ou de commerce équitable, placé sous le signe du donnant-donnant et du win-win, il a eu des contacts avec le chairman d’Air Mauritius et de Turkish Airlines. « Pour Mayotte, les habitants de cet archipel ont un besoin urgent de légumes, comme les oignons et l’ail, estimés à 40 tonnes. Ce qui va servir l’intérêt des agriculteurs de Talata Volonondry et d’autres localités. Je n’ai pas hésité un moment à rouvrir cette ligne ». Roland Ranjatoelina affirme que « Madagascar peut passer à l’ouverture intégrale de ses frontières. Nous sommes disposés à accorder deux vols par jour sur une même ligne. Mais il existe des conditions à remplir. La procédure y afférente a été définie à l’issue d’une réunion conjointe que j’ai dirigée lundi avec des membres du gouvernement. La ministre de l’Économie et des Finances, le secrétaire d’État à la gendarmerie, le ministre de la Sécurité publique, le ministre des Mines et des ressources stratégiques, le ministre de la Santé publique. Il s’agit d’une information interne mais je suis prêt à vous la fournir si vous voulez la voir ». Au final, Roland Ranja­toelina a répondu à des questions posées par beaucoup suite aux décisions du Conseil des ministres d’hier sur les transports aériens et le tourisme.
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