Comme chaque année, Transparency international publie les notes et les classements à l'Indice de perception de la corruption de cent quatre-vingt pays. Bien que son classement connaisse une amélioration, la note de Madagascar stagne à 26/100. Une stagnation inquiétante. C’est en ces mots que Transparency international - Initiative Madagascar (TI-IM), titre le communiqué de presse qui accompagne la publication et la note de Madagascar à l’Indice de perception de la corruption (IPC), au titre de l’année 2022. Un événement qui s’est tenu au Carlton Anosy, hier. Au titre de l’année 2022 donc, Madagascar obtient une note de 26/100 à l’IPC. La même que celle qu’elle a eu pour le compte de l’année 2021. Un score toujours largement en dessous de la moyenne qui est de 50/100. Comme lot de consolation, la Grande île peut se targuer de connaître une amélioration de son classement. Elle se place à la 142e position sur les cent quatre-vingt pays évalués. Ce qui fait un gain de cinq places par rapport à son classement publié l’année dernière où elle était 147e. Seulement, comme l’explique Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de TI - IM, ce gain de cinq places est trompeur. Puisqu’il résulte de la dégringolade des notes de quelques pays, notamment africains. Une fois de plus, également, la note de de Madagascar est largement en dessous de la moyenne de l’Afrique sub-saharienne. Avec 32/100 il s’agit de la plus faible moyenne des six régions du monde, selon la catégorisation inscrite sur la carte des notations publiée par Transparency international. Impunité Cette note de 32/100 correspond aussi à la meilleure note de Madagascar à l’IPC ces dix dernières années. C’était une au titre de l’année 2012. Ces cinq dernières années, le score de la Grande île oscille entre 24/100 et 26/100. A s’en tenir à la présentation faite par la boss de TI-IM, au Carlton Anosy, hier, trois paramètres pourraient expliquer cette “inertie”. L’un d’eux est “le manque d’investissement de l’État dans la lutte contre la corruption”. Il est question ici d’investissement financier. L’exemple soulevé durant la cérémonie de publication de l’IPC, hier, est que l’enveloppe dédiée par la loi de finances rectificative 2022 aux entités chargées de la lutte contre la corruption est en dessous de 1% du budget de l’État. Le second point qui, selon TI-IM, plombe le score de Madagascar, serait le manque de mise en œuvre des engagements internationaux pris par Madagascar dans la lutte contre la corruption. La dernière raison du sur place que fait la Grande île dans la notation IPC, est “la persistance de l’impunité, due notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées, couplée à l’instrumentalisation de la Justice”. Dans la liste des recommandations pour améliorer le score de Madagascar à l’IPC, TI-IM soutient, “abolir les privilèges et immunités accordés aux personnes de pouvoir”. Cette recommandation implique une retouche de la Constitution et de différents lois et règlements. Il faudra aussi briser les résistances certaines des parlementaires, autorités politiques et des corps de métier qui jouissent de ces immunités et privilèges tant décriés et pointés du doigt comme cause d’impunité. Cela pourrait être une traduction en acte, par excellence, de la volonté politique de lutter contre la corruption. Une résistance constatée dans le processus de digitalisation de l’administration publique. Accélérer la digitalisation de l’administration figure aussi parmi les recommandations de TI-IM. Un impératif pour Laza Eric Donnat Andrianirina, directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), lors d’une interview en octobre. La digitalisation, selon lui, permettra de verrouiller les failles permettant le détournement des deniers publics. Une certitude qui ne fait pas que des heureux au sein de l’administration publique, de prime abord. En matière de lutte contre la corruption, la publication des notes et du classement à l’IPC est le premier rendez-vous de chaque année. Initié par la maison mère de Transparency international, il note et classe les pays en fonction du degré de corruption présent dans le secteur public, “tel qu’il est perçu par les experts et les chefs d’entreprises”. L’IPC est édifié sur la base de treize enquêtes et évaluations faites par autant d’institutions mondialement réputées durant l’année écoulée. Cette année, Transparency international fait le rapprochement des notes à l’IPC avec les conditions économiques et politiques des pays. Le constat est que les États qui ont une note autour de 26/100, comme Madagascar, sont ceux à revenus bas et ceux où la démocratie est également chancelante. “Paix, conflit et sécurité”, est le thème global de l’IPC 2022. Dans ce sens, Transparency international soutient que “la corruption peut menacer la stabilité politique, sociale et économique, et menacer la paix, la sûreté et la sécurité dans leur ensemble”.
Comme chaque année, Transparency international publie les notes et les classements à l'Indice de perception de la corruption de cent quatre-vingt pays. Bien que son classement connaisse une amélioration, la note de Madagascar stagne à 26/100. Une stagnation inquiétante. C’est en ces mots que Transparency international - Initiative Madagascar (TI-IM), titre le communiqué de presse qui accompagne la publication et la note de Madagascar à l’Indice de perception de la corruption (IPC), au titre de l’année 2022. Un événement qui s’est tenu au Carlton Anosy, hier. Au titre de l’année 2022 donc, Madagascar obtient une note de 26/100 à l’IPC. La même que celle qu’elle a eu pour le compte de l’année 2021. Un score toujours largement en dessous de la moyenne qui est de 50/100. Comme lot de consolation, la Grande île peut se targuer de connaître une amélioration de son classement. Elle se place à la 142e position sur les cent quatre-vingt pays évalués. Ce qui fait un gain de cinq places par rapport à son classement publié l’année dernière où elle était 147e. Seulement, comme l’explique Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de TI - IM, ce gain de cinq places est trompeur. Puisqu’il résulte de la dégringolade des notes de quelques pays, notamment africains. Une fois de plus, également, la note de de Madagascar est largement en dessous de la moyenne de l’Afrique sub-saharienne. Avec 32/100 il s’agit de la plus faible moyenne des six régions du monde, selon la catégorisation inscrite sur la carte des notations publiée par Transparency international. Impunité Cette note de 32/100 correspond aussi à la meilleure note de Madagascar à l’IPC ces dix dernières années. C’était une au titre de l’année 2012. Ces cinq dernières années, le score de la Grande île oscille entre 24/100 et 26/100. A s’en tenir à la présentation faite par la boss de TI-IM, au Carlton Anosy, hier, trois paramètres pourraient expliquer cette “inertie”. L’un d’eux est “le manque d’investissement de l’État dans la lutte contre la corruption”. Il est question ici d’investissement financier. L’exemple soulevé durant la cérémonie de publication de l’IPC, hier, est que l’enveloppe dédiée par la loi de finances rectificative 2022 aux entités chargées de la lutte contre la corruption est en dessous de 1% du budget de l’État. Le second point qui, selon TI-IM, plombe le score de Madagascar, serait le manque de mise en œuvre des engagements internationaux pris par Madagascar dans la lutte contre la corruption. La dernière raison du sur place que fait la Grande île dans la notation IPC, est “la persistance de l’impunité, due notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées, couplée à l’instrumentalisation de la Justice”. Dans la liste des recommandations pour améliorer le score de Madagascar à l’IPC, TI-IM soutient, “abolir les privilèges et immunités accordés aux personnes de pouvoir”. Cette recommandation implique une retouche de la Constitution et de différents lois et règlements. Il faudra aussi briser les résistances certaines des parlementaires, autorités politiques et des corps de métier qui jouissent de ces immunités et privilèges tant décriés et pointés du doigt comme cause d’impunité. Cela pourrait être une traduction en acte, par excellence, de la volonté politique de lutter contre la corruption. Une résistance constatée dans le processus de digitalisation de l’administration publique. Accélérer la digitalisation de l’administration figure aussi parmi les recommandations de TI-IM. Un impératif pour Laza Eric Donnat Andrianirina, directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), lors d’une interview en octobre. La digitalisation, selon lui, permettra de verrouiller les failles permettant le détournement des deniers publics. Une certitude qui ne fait pas que des heureux au sein de l’administration publique, de prime abord. En matière de lutte contre la corruption, la publication des notes et du classement à l’IPC est le premier rendez-vous de chaque année. Initié par la maison mère de Transparency international, il note et classe les pays en fonction du degré de corruption présent dans le secteur public, “tel qu’il est perçu par les experts et les chefs d’entreprises”. L’IPC est édifié sur la base de treize enquêtes et évaluations faites par autant d’institutions mondialement réputées durant l’année écoulée. Cette année, Transparency international fait le rapprochement des notes à l’IPC avec les conditions économiques et politiques des pays. Le constat est que les États qui ont une note autour de 26/100, comme Madagascar, sont ceux à revenus bas et ceux où la démocratie est également chancelante. “Paix, conflit et sécurité”, est le thème global de l’IPC 2022. Dans ce sens, Transparency international soutient que “la corruption peut menacer la stabilité politique, sociale et économique, et menacer la paix, la sûreté et la sécurité dans leur ensemble”.