Le Green Soft Power du Costa Rica


Il y a 70 ans, les Costariciens défrichaient et abattaient des arbres pour planter maïs, riz, haricots et élever du bétail. De 75% en 1940, la couverture forestière avait dégringolé jusqu’à 20% dans les années 1980, avant de remonter à 52% en 2017. La couverture végétale a repris du terrain et aura doublé en 30 ans. Après cinq années consécutives de sécheresse, nait en 1992 une première initiative privée : le rachat des terres qui jouxtent le lit d’une rivière pour y replanter des arbres. Deux ans plus tard, l’État relaie l’initiative. Au Costa-Rica, Chaque hectare boisé rapporte de l’argent (18 dollars) à son propriétaire. C’est le (bon) business de la captation du gaz à effet de serre. Une politique de subventions a été mise en place pour inciter les habitants à s’investir dans l’économie verte et les agriculteurs sont rémunérés pour diminuer les parcelles agricoles. À ce titre, le pays a obtenu 54 millions de dollars offerts par le «Fonds Vert pour le climat», un organe rattaché à l’ONU. Mais, un impôt local de 3,5% sur les hydrocarbures finance le Programme de paiement des services environnementaux : il s’agit d’offrir des incitations aux agriculteurs ou aux propriétaires fonciers pour la conservation des forêts et l’augmentation des stocks de carbone par le reboisement : agroforesterie, méthodes sylvopastorales (combinaison arboriculture et élevage). En août 2022, le Costa Rica a également reçu 16,4 millions de dollars du Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF : Forest Carbon Partnership Facility) de la Banque mondiale, au titre de la réduction (vérifiées de manière indépendante) des émissions de carbone (REDD+). C’est en décembre 2020 que l’accord de réduction des émissions de carbone avait été signé entre le FCPF et le Costa Rica, qui obtiendra au total 60 millions de dollars. Au titre des paiements pour les réductions d’émissions, le FCPF a déjà débloqué 720 millions de dollars dans 15 pays partenaires. En 2019, le gouvernement costaricain lançait un plan pour bannir le pétrole d’ici 2050 et s’en remettre à un mix énergétique (barrages hydrauliques, géothermie, éoliennes, biomasse). Cinq pour cent de la biodiversité mondiale se concentrent sur les 5,1 millions d’hectares de cette langue de terre entre Atlantique et Pacifique. Les aires protégées occupent 26% de son territoire. En 2019, le prix «Champions de la Terre», la plus haute distinction environnementale des Nations Unies, était décerné au Costa Rica. Un label de vertu, le Green soft power.
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