Ministère de la sécurité publique - Changement dans la continuité


Du classique. Le contrôleur général de police Fano­mezantsoa Randrianarison, ministre de la Sécurité publique, a pris officiellement ses fonctions, hier, à l’issue d’une cérémonie de passation avec son prédécesseur, le contrôleur général de police Roger Rafa­no­mezantsoa. À entendre son entrée en scène, les priorités soulignées par le nouvel homme fort de la police nationale dans son allocution sonnent comme la continuité des efforts déployés depuis le début de l’administration Rajoelina. D’entrée, le nouveau ministre de la Sécurité publique parle de « restaurer la confiance de la population envers l’institution policière ». Pour y parvenir selon ses dires, il faudra notamment, que « les actions aient un impact mesurable sur la vie de la population au quotidien ». Restaurer l’autorité de l’État à travers les missions traditionnelles de police, annihiler la corruption et le corporatisme qui colle à la peau de la police nationale ou encore, l’application stricte de la loi et de la discipline sont les autres challenges que se lance le ministre Randrianarison. Il parle, également, du respect des droits de l’homme dans les actions policières et « d’une stratégie plus efficace et efficiente », pour renforcer la lutte contre le kidnapping. Fermeté et intransigeance Face à l’assistance composée, notamment, d’un parterre de ses prédécesseurs, le nouveau ministre de la Sécurité publique a mis l’accent sur la prévention qui « sera une priorité par rapport à la répression ». Cela se fera par le biais d’un renforcement de la présence sur terrain des éléments. Dans l’ensemble, les défis que se fixe le ministre Randrianarison entrent dans la continuité de ceux engagés par son prédécesseur. Ces challenges sont inscrits dans le contrat-programme qui consiste à redorer le blason de la police nationale et de renforcer la sécurité en zone urbaine. Pour redonner un nouveau souffle et renforcer les efforts déjà déployés, le nouvel homme fort de la police nationale devra, visiblement, faire preuve d’une fermeté et d’une intransigeance nécessaire. Après une période de quelques mois, durant laquelle la police nationale a repris des couleurs, la perspective du remaniement du gouvernement a entraîné un relâchement visible, particulièrement, chez les éléments hors du centre ville et des zones où se trouvent les institutions de la République et les établissements ministériels. À certains endroits, il est constaté depuis quelques jours que des policiers qui n’ont pas les tenues spécifiques pour effectuer des missions de police de la route s’y adonnent de manière systématique. Le mot d’ordre, lors de l’annonce de la reprise de la mission de police de la route, a été que les policiers concernés arborent des tenues spécifiques et opèrent à des points déterminés avec des panneaux d’indication. À ce relâchement s’ajoute un relent inquiétant des attaques à main armée après une période de silence grâce, notamment, à la présence dissuasive de la police sur terrain, jour et nuit.
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