Algérie - Poursuite des manifestations du Hirak


Cinquante semaines d’action et de mobilisation inédite. Les manifestants veulent le démantèlement du '‘système’' et la libération de leurs camarades. Les manifestants anti régime sont redescendus en nombre dans les rues d'Alger, pour un 50e vendredi consécutif, à l'approche du premier anniversaire du "Hirak", le mouvement de contestation populaire inédit du pouvoir algérien. Une foule compacte a défilé dans le centre de la capitale, plus importante que les vendredis précédents, quand la mobilisation semblait marquer le pas, selon un journaliste de l'AFP sur place. Il est toujours impossible d'évaluer précisément le nombre des manifestants en l'absence de tout comptage officiel. "Ou c'est vous ou c'est nous ! Nous n'allons pas nous arrêter !", scandaient les protestataires, encadrés par un important dispositif policier, à l'adresse de leurs dirigeants. "Ce 50e vendredi est pour nous une occasion de donner un nouvel élan au mouvement", a déclaré à l'AFP Chacha Remini, une retraitée de l'Education, âgée de 58 ans.

Libération

"Notre objectif reste inchangé: le démantèlement du ‘système’ (au pouvoir) et la libération de tous les détenus" arrêtés dans le cadre de la répression du "Hirak" et dont les portraits sont brandis dans les défilés, a-t-elle souligné. Né le 22 février 2019 pour contester la candidature à un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le "Hirak" a obtenu en avril la démission du chef de l'État, au pouvoir depuis 20 ans, et exige depuis le départ des acteurs du "système" en place depuis l'indépendance du pays en 1962. Toutefois, beaucoup s'interrogent sur la direction que doit prendre aujourd'hui ce mouvement sans précédent, pluriel et pacifique mais sans structure officielle, depuis la récente élection d'un nouveau président, Abdelmadjid Tebboune, et la nomination de son gouvernement. En réponse à la contestation, M. Tebboune, 74 ans, un ancien fidèle de M. Bouteflika, prône le dialogue en vue d'un "changement radical du mode de gouvernance" du pays. Il a entamé des consultations avec des personnalités politiques en vue d'amender la Constitution, dont le texte serait soumis à référendum. Mais malgré cette apparente ouverture, la répression se poursuit…
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