Huiles essentielles - Un label « Haute Matsiatra » ambitionné


La région Betsileo prétend posséder les plus belles variétés d’espèces de plantes exploitables en huiles essentielles. Les acteurs demandent plus de considération. Percée. Les huiles essen­tielles malgaches sont très recherc­hées mondialement. Et celles de la région Haute Matsiatra se fraient un chemin pour conquérir des marchés importants tels la France, l’Inde ou encore la Chine. « Nous avons des demandes de près de 5000 kg tous les trimestres par variété d’huile. C’est triste mais nous n’en produisons que 600 kg par an pour l’ensemble de la région Haute Matsiatra », explique le Dr Guil­laume Raveloson, distillateur et exportateur, installé dans le district de Lalangina, région Haute Matsiatra. Des espèces de géranium, ravintsara, gingembre, romarin, citronnelle et autres variétés abondent pourtant dans la région, et la culture est déjà professionnalisée de par l’existence de coopératives de producteurs dans le district, appuyées par le programme Prospérer. Toutefois, la région Haute Matsiatra est incitée à imposer un calendrier de campagne pour chaque variété afin d’éviter les récoltes non mâtures. D’autres superficies cultivables sont également à développer. La traçabilité légale des huiles essentielles produites pose encore problème dans la mesure où de nombreux producteurs n’enregistrent pas leurs produits, ni auprès des autorités de tutelle de la région telles la direction régionale de l’Environnement et développement durable ni celle de l’Industrie, ni auprès de la direction du Dévelop­pement régional de la Haute Matsiatra. « La meilleure solution pour régenter la surproduction, maintenir une bonne qualité et pour entretenir des marchés locaux et étrangers serait la mise en place urgente d’un label spécial “Haute Matsiatra” pour les huiles essentielles produites et obtenues dans la région », ajoute encore l’exportateur, membre d’un groupement d’intérêt économique. Tout venant Ce label permettra de fixer le prix pour chaque variété d’huile car pour l’heure, les produits tous azimuts provenant des quatre coins de l’île dégradent la qualité et le renom des huiles essentielles de la Haute Matsiatra. Une tonne de masse verte permet d’obtenir trois à quatre litres d’huile essentielle. Les producteurs ne lésinent pas ainsi sur leurs moyens de production car un kilo de masse verte est vendu au minimum à 200 ariary dépendant de la variété de plantes. « Les producteurs, distillateurs, commerçants et exportateurs ont été initiés à des échanges d’idées constructives dans une démarche de couplage organisation paysanne et opérateurs de marché. Ce qui leur permet, jusqu’ici de s’entendre sur le prix », fait savoir Joseph Olivier Andrianarijaona, conseiller d’entreprise, Programme Prospérer Haute Matsiatra. Encadrement, dotations de jeunes plants et de matériels de production constituent entre autres les appuis du Programme aux coopératives. Autant d’activités sont entreprises pour booster la filière huile essentielle dans la région Haute Matsiatra. La mise en place d’un laboratoire local de contrôle qualité est en cours, fruit d’une initiative privée, car l’analyse coûte 40 000 ariary par échantillon et ne se fait encore que dans la capitale.  
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