CAN 2019 – La fièvre Barea sévit dans tout le pays


Avec la manière, les Barea se hissent pour les huitièmes de finale de la CAN. Une qualification historique qui déchaîne la passion de toute une nation. [caption id="attachment_82506" align="alignleft" width="300"] Madagascar's midfielder Lalaina Nomenjanahary (L) shoots and scores a goal during the 2019 Africa Cup of Nations (CAN) Group B football match between Madagascar and Nigeria at the Alexandria Stadium on June 30, 2019. (Photo by Giuseppe CACACE / AFP)[/caption] Le rêve continue. Pour leur première participation à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), les Barea de Madagascar ont composté leur ticket pour les huitièmes de finale de la compétition. Une qualification avec panache qu’ils ont arrachée au détriment des Super Eagles du Nigéria, l’une des équipes favorites de la compétition, sur un score de 2-0. Considérés comme le petit poucet du groupe B et de la compétition, les Barea sont en train de démontrer au continent africain et au monde que le zébu sauvage de Madagascar, une fois lâché, est indomptable. Après le Syli Nationale de Guinée et les Hirondelles du Burundi, les Aigles du Nigéria l’ont appris à leurs dépens, hier, se faisant ravir, au passage, la première place du groupe B. Encornant tout sur leur passage, les Barea de Madagascar sont en train de tout rafler. Sur le plan sportif, ils sont en train d’installer la Grande île parmi les élites de l’Afrique du football. La presse internationale se délecte du beau jeu, de la discipline tactique, de la solidarité et de l’abnégation des joueurs malgaches. « Des valeurs qui sont en train de se perdre », indique un journaliste de Canal +. Des valeurs qui ont étouffé les stars et individualités, particulièrement, face au Nigéria.     [caption id="attachment_82507" align="alignnone" width="300"] Madagascar's forward Charles Andriamahitsinoro (L) scores his team's second goal during the 2019 Africa Cup of Nations (CAN) Group B football match between Madagascar and Nigeria at the Alexandria Stadium on June 30, 2019. (Photo by Giuseppe CACACE / AFP)[/caption] « Miara-mirona » L’aventure qu’est en train de vivre l’équipe nationale restera l’une des pages dorées de l’histoire de la Grande île. « Ces vingt-trois joueurs ont réussi là où tous les politiciens, les élites du pays ont échoué. Ils ont réussi à fédérer tous les Malgaches. À faire naître un sentiment national et à unir les extrêmes », aime à répéter un analyste politique. Un point de vue partagé par l’ensemble de l’opinion publique. Au parcours historique des Barea se conjuguent, en effet, l’espoir, la passion et la ferveur de toute une nation. Le terme « miara-mirona », ou tous ensemble, utilisé par les joueurs pour les soutenir au début de leur aventure, est en train de prendre pleinement son sens. Du sommet de l’État, aux citoyens les plus vulnérables, les distances sociales, politiques et culturelles se sont brisées pour communier derrière l’équipe nationale. La devise du 59e anniversaire de la fête nationale qui voulait raviver la fierté nationale et le patriotisme est en train de se concrétiser. Pour la première fois depuis plusieurs années, la nation malgache considérée comme à la merci de la pauvreté se voit en vainqueur. Pour la première fois, la population se permet de croire au fait que la détermination, le travail, l’abnégation et la solidarité mènent à la victoire. Fait rare, ce sont des personnes heureuses, joyeuses, euphoriques n’ayant en tête que d’exprimer leur bonheur suite à la victoire de leur équipe, qui ont envahi les rues du pays, hier. Tout comme lors de la première victoire malgache dans une CAN, le coup de sifflet final du match, d’hier, confirmant sa qualification pour les huitièmes de finale a donné le top à une explosion de joie incommensurable. La Grande île était en ébullition durant toute la soirée. Le drapeau national était porté en triomphe, l’hymne national raisonnait de toutes parts. Le chant des klaxons, le son des vuvuzelas, des sifflets et les claquements des couvercles de marmites accompagnaient les hurlements d’une population en liesse. Des carnavals se sont spontanément créés dans les rues de la plupart des villes du pays. « Deux heures après le match, c’est encore l’euphorie à Analakely », témoigne un habitant du quartier. « Des feux d’artifices sont lancés », ajoute un résident de Mahamasina. Un ami d’Antalaha, raconte, « les rues sont envahies par une marée humaine ». « C’est la fête à Morombe [une ville dans l’extrême Sud] », témoigne, un autre. Pareillement, à Mahajanga, Toliara, et Antsiranana. Une exultation que vit, également, la diaspora un peu partout dans le monde. L’union fait la force et les Barea sont en train de montrer l’exemple.  
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